PROLOGUE (deuxième partie)


Six jours maintenant qu'on marche et le chemin est encore long. La forêt se densifie, devient hostile et on arrive à court de vivres. J'ai beau me renseigner auprès de mes compagnons, personne ne me répond franchement. J'espère seulement que la colonie de Fort-Old existe réellement, que je n'ai pas été naïf au point de croire à cette histoire. Le premier soir au bivouac, tous tenaient le même récit; Fort-Old se situerait sur une ancienne fortification militaire bâtie dans l'ancien monde. Quelques hommes s'y seraient installés pour survivre, et y auraient fondé une colonie prospère.

La lassitude et la fatigue me font maintenant douter, et nous marchons à travers cette forêt qui semble sans fin. Je crois que je commence à devenir paranoïaque, il me semble que nous sommes suivis, mais j'ai beau scruter les environs, je ne perçois aucune présence.

Mes doutes étaient fondés : un de nos compagnons n'était autre qu'un rodeur infiltré. Il a profité de notre état de fatigue pour organiser une embuscade avec six de ses complices. Dans cette mésaventure, nous avons perdu les seuls biens qui nous restaient. Nous n'avons à présent plus d'eau ni de nourriture. Je trouve tout de même un point positif à cette mauvaise expérience : j'avais entendu dire que des gangs rôdaient aux alentours de la colonie, cela voudrait donc dire que nous approchons du but !?!

Le sentier se dessine plus clairement sous nos pieds, des traces de pas sont visibles et montrent un passage important. La civilisation est proche ! Encore quelques heures et notre périple touchera à sa fin, j'en suis persuadé.
Les branches laissent enfin passer la lumière et le sentier semble s'élargir. Des bruits familliers se font entendre, des bruits chers à mes oreilles, des bruits de civilisation.

Nous arrivons enfin aux portes de la colonie. Trois de mes compagnons nous ont quitté, ils n'ont pas réussi à survivre au voyage. Je vais enfin pouvoir prendre un repos mérité et chercher un moyen de recommencer ma vie. La lourde porte de la colonie est ouverte, deux gardes sont postés à l'entrée. Je m'approche et demande : " je peux trouver du travail ici ? " Un des gardes me fait signe d'entrer et me dit : " après avoir payé le péage va voir le « Chef » des Collecteurs, il va s'occuper de toi ".

Je m'engage entre les murs de la colonie, dans cet univers rêvé et inconnu, avec l'espoir de recommencer ma vie.

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