Six jours maintenant qu'on marche et le
chemin est encore long. La forêt se densifie, devient hostile et on
arrive à court de vivres. J'ai beau me renseigner auprès de mes
compagnons, personne ne me répond franchement. J'espère seulement
que la colonie de Fort-Old existe réellement, que je n'ai pas été
naïf au point de croire à cette histoire. Le premier soir au
bivouac, tous tenaient le même récit; Fort-Old se situerait sur une
ancienne fortification militaire bâtie dans l'ancien monde. Quelques
hommes s'y seraient installés pour survivre, et y auraient fondé
une colonie prospère.
La lassitude et la
fatigue me font maintenant douter, et nous marchons à travers cette
forêt qui semble sans fin. Je crois que je commence à devenir
paranoïaque, il me semble que nous sommes suivis, mais j'ai beau
scruter les environs, je ne perçois aucune présence.
Mes doutes étaient fondés : un de nos
compagnons n'était autre qu'un rodeur infiltré. Il a profité de
notre état de fatigue pour organiser une embuscade avec six de ses
complices. Dans cette mésaventure, nous avons perdu les seuls biens
qui nous restaient. Nous n'avons à présent plus d'eau ni de
nourriture. Je trouve tout de même un point positif à cette
mauvaise expérience : j'avais entendu dire que des gangs rôdaient
aux alentours de la colonie, cela voudrait donc dire que nous
approchons du but !?!
Le sentier se dessine
plus clairement sous nos pieds, des traces de pas sont visibles et
montrent un passage important. La civilisation est proche ! Encore
quelques heures et notre périple touchera à sa fin, j'en suis
persuadé.
Les branches laissent enfin passer la
lumière et le sentier semble s'élargir. Des bruits familliers se
font entendre, des bruits chers à mes oreilles, des bruits de
civilisation.
Nous arrivons enfin aux
portes de la colonie. Trois de mes compagnons nous ont quitté, ils
n'ont pas réussi à survivre au voyage. Je vais enfin pouvoir
prendre un repos mérité et chercher un moyen de recommencer ma vie.
La lourde porte de la colonie est ouverte, deux gardes sont postés à
l'entrée. Je m'approche et demande : " je peux trouver du
travail ici ? " Un des gardes me fait signe d'entrer et me dit :
" après avoir payé le péage va voir le « Chef »
des Collecteurs, il va s'occuper de toi ".
Je m'engage entre les murs de la
colonie, dans cet univers rêvé et inconnu, avec l'espoir de
recommencer ma vie.
Aucun commentaire:
Enregistrer un commentaire