CHAPITRE I : La grande Porte

J'avance dans les rues de la colonie, le grand couloir qui mène à ma nouvelle vie est surveillé par l’Autorité, la milice personnelle du Maire. Dans la foule, un attroupement se crée. Deux gardes de l’Autorité ouvrent un passage pendant que quatre autres escortent une personne. J’essaie de m'approcher en jouant des coudes, veillant à ne pas me faire voler ma bourse. 

Je vois une femme au milieu des gardes. Richement vêtue et apparemment embarrassée par cet attroupement soudain, elle n’accorde aucun regard à la foule. 
Une main se tends vers elle, sans doute un mendiant. « Madame s'il vous plait ?!? » Un garde saisis cette main immédiatement et assène aussitôt un violent coup de crosse à son propriétaire. Scène fréquente apparemment, cela n’a même pas attiré l’attention de la Dame qui franchi le seuil de porte d'un bureau d'accueil. Elle prend place sur un siège, repousse ses cheveux derrière elle, et lis des information sur un écran. Deux gardes de l’autorité se postent devant une barrière qui bouche le passage principal. Au dessus d’eux je peux lire : « centre ville ». Cela semble être une grande place à ciel ouvert. Encore quelques mètres à faire, et j’y serai. Enfin mon rêve va devenir réalité. 

J’interpelle un homme au hasard en lui tapant sur l’épaule et lui demande : « qu’est ce qui se passe ici ? » Il me réponds : « C’est Lady Fortune… y’a des fois où elle lance quelques crédits, mais pas là…ici c'est le Péage de Fort Old, chaque nouveau venu doit passer devant Lady Fortune pour pouvoir entrer dans la ville. Soit tu entres soit tu entres pas , tout dépend de ce que tu veux faire et de ce que tu transportes. Les gardes de l’Autorité ne rigolent pas, je te jure. Moi j'habite dans le camps de réfugiés à l'entrée de la ville, je tente une nouvelle fois ma chance aujourd'hui, j’espère que ça va passer. Mais t’es gentil, tu restes derrière, la queue c’est dans ce sens là.» 

Un instant plus tard, c’est mon tour de passer devant La Dame. Une beauté froide. Sans lever les yeux de son écran elle me lance machinalement : « Nom, prénom, race ? »La question me surprends et je met quelques secondes à répondre ; juste assez de temps pour que sa patience soit épuisée. Elle bascule la tête vers l’arrière et pose ses yeux sur moi. Deux perles vertes brillantes, mais sans profondeur, comme les yeux d'une poupée. Je lui répond « Race ? » Ses yeux ne me regardent plus et se posent sur le garde juste en face de moi. Elle fait un geste de la tête et dit : « suivant !» Un garde en armure blindée s’approche. J’essaie en vain de trouver ses yeux, ils sont là quelque part derrière ce masque. Une lourde et puissante main me saisi par l’épaule. Dégage ! Je n’ai pas le temps de réagir, je suis à demi porté vers la sortie, sans pouvoir plaider ma cause.

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